Résumé : |
Comment agir, et pourquoi? Tous ceux qui se posent de telles questions s'intéressent à l'éthique.
De nombreuses questions éthiques sont soulevées au cours du développement des produits ainsi que durant la réalisation des tests. Depuis l'avènement du consumérisme vert surtout, des gens en dehors de l'industrie des cosmétiques se préoccupent de plus en plus de ces questions, et nous autres, qui faisons partie de l'industrie, devrions nous en occuper aussi.
Le plus grand problème, apparemment, est celui de tomber d'accord sur les questions morales et éthiques. Pour surmonter ce problème il faut chercher à comprendre ce que signifie l'éthique, et voir aussi comment nous basons nos décisions sur notre perception des faits, et non pas sur les faits tels quels. Notre perception dépend à son tour de plusieurs facteurs, dont le plus fondamental est notre approche philosophique. Nous passons ici en revue la gamme des possibilités philosophiques tout en suggérant que la seule façon valable de trouver un accord, est d'entamer des discussions de fond. Pourtant, il existe des aspects indiscutables, reposant sur des "idées clés" morales indispensables pour que toute discussion soit pertinente. En ce qui concerne l'éthique des tests réalisés sur des humains, la principale idée morale est celle du respect de l'autre - autrement dit, d'éviter d'exploiter un sujet. Pour la discussion essentielle, nous proposons donc comme base la plus sûre et la plus généralement acceptée, une synthèse des principales idées morales comme celle d'Emmanuel Kant.
Pour constater quelles sont nos responsabilités vis-à -vis des sujets humains de tests, il nous faut nous poser de nombreuses questions morales, historiques, légales et professionnelles. Par exemple, il peut exister certains cas où nous devons nuire délibérément au sujet (comme dans le cas des tests de degré de protection offert par une crème solaire, et dans des tests d'irritation). Mais sur le plan moral et légal, il faut surtout s'assurer, si l'on veut vraiment éviter de l'exploiter, que le sujet offre volontairement ses services. Voici le fondement de l'idée du consentement avisé exigé par les règles de procédure professionnelles actuelles, mais en général pas du tout expliquées. Il est donc injustifiable d'exploiter tout individu ne pouvant être en mesure d'agir tout à fait volontairement, comme par exemple des employés de compagnies, ou à salaires peu élevés. En conclusion, nous examinons brièvement les critères essentiels pour obtenir un consentement avisé valide.
En considérant de telles questions, nous pouvons assurer que les scientifiques qui travaillent dans l'industrie des cosmétiques soient vraiment professionnels, c'est-à -dire, qu'ils reconnaissent et réfléchissent à une base éthique de leur travail. |