Résumé : |
En s'appuyant : 1° sur d'anciens travaux de thermodynamique montrant, d'une part que les molécules d'eau autour des zones apolaires en solution dans l'eau s'organise selon une structure d'eau-comme-de-la-glace, d'autre part qu'en l'absence de cette eau-comme-de-la-glace les molécules de protéines s'agrègent par leurs zones hydrophobes, 2° sur des travaux récents utilisant la spectroscopie de l'infrarouge proche, technique qui permet de mesurer la quantité d'eau-en-vrac, forme que prend l'eau-comme-de-la-glace après sa fusion lors de l’établissement de liaisons/interactions hydrophobes, nous proposons le "concept de la capture de l’eau-comme-de-la-glace" selon lequel : 1° la différenciation des kératinocytes, qui se traduit à la fois par l'agrégation des trios filaggrine/K1/K10 (ainsi que notamment la formation de l'enveloppe des cornéocytes et des cornéodesmosomes) est promue par une baisse de la teneur en eau organisée dans le stratum granulosum. La captation de l'eau-comme-de-la-glace pourrait être assurée in situ par la structure lipidique riche en glucocéramides dont l'apparition dans le stratum granulosum est contemporaine du début de la baisse de la teneur en eau. 2° contrairement à la "tradition", la peau sèche-rêche n'est pas améliorée par une augmentation de l'hydratation du stratum corneum mais par la capture d'eau-comme-de-la-glace dans le stratum granulosum. 3° le glycérol, la Vaseline et les crèmes "hydratantes" peuvent concourir à cette capture d'eau-comme-de-la-glace, vraisemblablement après s"être combinés aux bicouches céramidiques du stratum corneum, et ainsi agir depuis ce stratum sur le stratum granulosum. 4° la baisse hivernale de la température provoque une baisse de la quantité d'eau organisée et confère une aggravation de la peau sèche-rêche. 5° une désynchronisation de la synthèse ou une modification de la structure et/ou de la composition des bicouches glucocéramidiques du stratum granulosum pourraient être à l'origine de certains types de peau sèche-rêche. |