Résumé : |
Si l'on rencontre assez couramment, dans les ouvrages spécialisés et dans la presse technique, des études sur les composés naturels et de synthèse utilisés pour la nourriture, il faut bien dire qu'il est beaucoup moins fréquent d'y trouver des articles ayant trait à la pratique de cette opération primordiale pour l'obtention d'un cuir et d'une peausserie aux qualités marchandes.
Les tanneurs et les mégissiers restent souvent sceptiques devant les théories qui se développent et voudraient voir parfois les théoriciens se trouver face à face avec les réalités quotidiennes qui, fréquemment, estompent la plupart des belles hypothèses échaffaudées avec tant de minutie, dans les laboratoires de recherche.
est-ce à dire qu'entre la recherche et l'industrie, il existe un fossé infranchissable ? Certes non, mais il faut bien reconnaître qu'il est nécessaire de s'adapter, à chaque stade de la fabrication, à la réalité industrielle, car les facteurs évoluent dans des conditions quelquefois insoupçonnées entre le b^écher du laboratoire et le foulon de plusieurs tonnes. Les facteurs qui peuvent intervenir dans la modification profonde ou apparente d'un cuir sont nombreux et il n'est pas possible, industriellement, d'y attacher une attention aussi soutenue que sur la "paillasse" où le chimiste se permet d'approfondir l'étude qu'il a entreprise pour la mener à bien.
Les moyens mis à disposition sont d'ailleurs très différents et se distinguent également par la recherche permanente de la rentabilité dont l'industriel doit obligatoirement tenir compte dans la mise au point et la production d'un article défini.
Prenons un seul facteur : la température, par exemple, qui influence considérablement les différents phases de la fabrication d'un cuir. Au laboratoire, il est possible en quelques minutes, en quelques secondes même, de modifier la température dans des écarts importants. Il en est tout autrement sur le plan industriel et il est même parfois difficile d'atteindre les seuils que l'on s'était fixé à priori sans considérer le temps nécessaire, souvent assez long, pour les obtenir. |