Résumé : |
On parle beaucoup de « science participative », mais je crains à la fois la mode et la démagogie. Tout d’abord, la mode, c’est la conformité intellectuelle, tandis que les sciences (de la nature) en sont précisément l’opposé, avec la capacité de réfuter des croyances théoriques admises par
tous. D’autre part, le louable souci de réconcilier le citoyen avec la science qu’il finance ne doit pas faire croire que l’on pourra facilement produire des connaissances nouvelles sans des moyens techniques qui ne sont pas à la portée du public, sans compter que la science moderne impose des calculs qui dépassent les capacités générales du public. Il y a lieu de bien situer la proposition qui est faite à ce dernier, de répondre la question suivante : peut-on vraiment contribuer à l’édifice scientifique ? Sans démagogie, peut-on vraiment proposer au public, et au premier chef aux enfants, de participer à la recherche scientifique ? Notamment pour la
chimie ?
Nombre d’enfants ont eu la chance de s’émerveiller des phénomènes proposés par les « boites de petit chimiste » ; sans rigueur, sans ce calcul sans lequel la chimie s’apparente à du naturalisme, sans beaucoup de théorie, mais qu’importe : l’expérimentation ainsi faite avive la flamme, encourage une passion pour la science qui peut se transformer en un métier superbe. Reste que cela ne relève pas de la production de connaissances nouvelles ; il y a de la recherche personnelle, de la formation, mais pourrait-on faire plus, à savoir produire des connaissances que personne au monde n’a ? De la véritable recherche scientifique ? |