Résumé : |
Les performances d'un matériau, en général, et d'un matériau polymère, en particulier, sont conditionnées par sa morphologie. De plus, s'il s'agit d'un matériau semi-cristallin, cette morphologie peut être très affectée par les paramètres de mise en oeuvre qui constituent l'ensemble du passé thermomécanique du matériau, depuis l'état fondu jusqu'à l'objet final (température, déformation, pression...). Selon sa structure chimique, le matériau polymère se comporte différemment vis-à -vis de ces paramètres macroscopiques. Par exemple, l'orientation moléculaire induite par l'écoulement sera plus importante et persistante si la masse molaire est élevée, ou bien, les entités cristallines seront plus épaisses si la solidification s'est produite à plus haute température, etc. Ainsi, la morphologie du matériau solidifié ne résulte pas uniquement de sa structure chimique mais des interactions de celle-ci avec l'ensemble des sollicitations extérieures. Par ailleurs, dans un dispositif de mise en oeuvre tel qu'une presse à injecter, une extrudeuse ou une ligne de filage, ces multiples sollicitations (thermique, mécanique) sont simultanées et inhomogènes. Donc, la compréhension des mécanismes de formation des diverses morphologies ne peut se faire qu'en sollicitant le matériau de façon contrôlée dans des expériences de laboratoire (rhéologique, analyse calorimétrique,...). Les travaux présentés sont axés sur la compréhension des liens entre la déformation subie à l'état fondu par le matériau et la morphologie cristalline obtenue. Bien souvent, cela comporte aussi l'étude de la cinétique de cristallisation. Différents dispositifs expérimentaux sont montrés ainsi que l'effet de divers paramètres de mise en oeuvre mais aussi celui de la formulation (structure moléculaire du polymère, agent nucléant, fibres...). Certains modèles simples décrivant la cinétique de cristallisation sont aussi exposés. |